Frankofoni, cilt.2, sa.37, ss.105-114, 2020 (Hakemli Dergi)
Avec sa personnalité d’écrivain et de philosophe, Camus est connu pour être l’un des pionniers du
nihilisme et également pour avoir façonné la philosophie du premier moment de l’existentialisme,
un courant qui marqua de son empreinte la littérature non seulement mondiale mais également
française du XXème siècle. Dans la quatrième nouvelle intitulée l’Hôte du recueil L’Exil et le
Royaume, Camus nous fait part des doutes, des choix, des décisions, des dilemmes de Daru,
instituteur dans un petit village de montagne algérien. Dans la nouvelle, qui reflète le point de vue
de l’auteur sur la guerre d’indépendance algérienne, Camus, davantage que les faits politiques,
exalte la morale et l’honneur de l’individu. Il nous raconte l’aliénation, la solitude et l’isolement
du caractère principal ressentant dans sa chair les blessures profondes engendrées par la guerre.
L’auteur, plutôt que de s’attarder sur la dimension politico-historique, met l’accent sur la tragédie
humaine qui se joue. Dans la nouvelle où est exposée l’opposition de l’auteur à la révolution
politico-historique, l’écrivain fait part de sa révolte morale et métaphysique qui disparaît sous les
contradictions et les hésitations. Daru, le personnage principal, ne peut se sentir appartenir à une
autre dimension. Du début à la fin de l’histoire, il est seul. La solitude peut être perçue comme le
cycle même de la vie, ou encore comme un cercle vicieux.